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29 décembre 2006

Le scandaleux rejet par le Sénat du crédit d’impôt à la filière du jeu vidéo français

Beaucoup d’entre eux n’ont peut-être jamais joué de leur vie à un jeu vidéo, que ce soit sur console ou sur PC… Il faut dire que, à l’instar de toute une génération de politiciens en fin de carrière, ils écrivent encore leurs discours, leurs courriers ou leurs prises de parole au stylo plume …
Les sénateurs viennent de rejeter par 184 voix contre 122, l'amendement présenté pour un crédit d'impôt en faveur de l'industrie française du jeu vidéo…

Rejeté au milieu de dizaines d’autres amendements anonymes prônant tel ou tel geste fiscal à l’orée de 2007 et des élections présidentielles, l’amendement dédié à l’industrie française du jeu vidéo bien en difficulté – surtout du côté des studios, dont beaucoup ont déjà pris le chemin de Montréal ou d’ailleurs – ne verra donc pas le jour. Un fiasco qui, en dépit de promesses maintes fois répétées y compris au sommet de l’état, met un terme à l'espoir des studios français en difficulté depuis six ans. Des studios qui espéraient un geste de dernière minute des élus afin de pouvoir rivaliser efficacement avec leurs concurrents américains, nippons, japonais, coréens, indiens ou chinois.

Auprès de Libération, Antoine Villette (patron du studio Darkworks et ancien président de l'Apom), prédit : «A cause de cet abandon, les studios français qui se portent le mieux vont réfléchir à installer des filiales à l'étranger pour être compétitifs. Ceux qui vont moins bien vont devenir des sous-traitants, et il faut souhaiter beaucoup de courage à ceux qui sont économiquement justes. ».

Au fil des interviews glanées par les supports spécialisés ou non, les auteurs et développeurs français oscillent donc entre désespoir et indignation. Car la vérité est que, en dépit des efforts conjugués et très médiatisés des ministères de la Culture (RDDV) et de l'Industrie (François Loos) afin de soutenir la filière du jeu vidéo devant les instances européennes, c'est le Ministère des Finances et du Budget qui a porté l’estocade final à l’amendement, les sénateurs-godillots se pliant sans peine à l’avis de Jean-François Copé qui, juste avant le vote dudit amendement, avait mis en garde les sénateurs dans ces termes: «Adopter cet amendement fragiliserait la position de la France dans ses négociations avec la Commission européenne. Comme tout père de famille moderne, je suis un adepte des jeux vidéo. » (sic). L’argument est d’autant moins recevable par nombre de studios, que le fameux crédit d'impôt promis ne pouvait être applicable qu'à partir de début 2008, ce qui ne pouvait en rien interférer avec les travaux de la Commission européennes sur le sujet…

Indiquons enfin, pour dire combien ce rejet est écœurant, que sans un coup de gueule du Président de l’Assemblée Nationale rappelant à l’ordre les sénateurs, ceux-ci auraient voté à une large majorité un amendement du sénateur socialiste ( ?) Charasse – qui n’en est pas à son coup d’essai dans le domaine de la provocation -. Un amendement qui s’apprêtait, toute honte bue, à indexer le traitement des sénateurs sur l’inflation (mesure depuis longtemps refusée aux fonctionnaires…) ! Heureusement donc, suite au coup de gueule de Jean-Louis Debré, cet amendement aussi a été finalement rejeté ! Pour celui-ci on ne s’en plaindra pas …

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