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Jeux mobiles
12 mars 2007

Le jeu mobile et les opérateurs en France

09 Mars 2007 -  Fin de notre petit tour d'horizon de ce que pensent les principaux opérateurs de téléphonie mobile français de l'avenir du jeu sur portable. L'occasion de dresser un petit bilan. Et de ces entretiens avec les responsables du jeu chez Orange , Bouygues Telecom et SFR , il ressort déjà un intérêt réel. Le jeu n'est pas (et ne le sera sans doute pas de sitôt d'après eux) un facteur déterminant dans le choix de tel ou tel opérateur. Mais il est un secteur d'activité qui rapporte déjà et dont la marge de croissance est colossale. Il est certes un "contenu" comme le sont les sonneries ou les fonds d'écran à télécharger mais au potentiel encore largement sous-exploité. Chez Orange par exemple, l'objectif prioritaire reste la "découverte", à savoir faire connaître le jeu mobile.

Dernier maillon de la chaîne industrielle, les opérateurs assurent leur rôle de distributeur avec beaucoup plus d'exigence qu'on pourrait le penser de prime abord. Loin d'être de simples robinets à jeux, ils ont leur mot à dire sur la qualité des produits délivrés par les éditeurs. SFR et Orange choisissent en effet eux mêmes les jeux qui apparaîtront sur leurs portails respectifs de téléchargement. Et chez Bouygues Telecom, qui a choisi de laisser les éditeurs faire eux-mêmes leur sélection, on ne s'empêche pas d'être critique. Selon Olivier Laury en effet : " le plus grand défi qu’il nous reste à relever est [...] une question de cible. Pour l’instant on est très axé moins de 25 ans. Aux Etats-Unis le joueur moyen a autour de 40 ans. Il faut que les éditeurs s’adressent aussi à ce public-là".

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Au Japon, le mobile est déjà une machine de jeu très rentable pour les éditeurs et les opérateurs. Un modèle d'avenir pour les opérateurs français ?


Cédric Génin de SFR se montre assez sceptique quant à la politique de portage de licences que privilégient bon nombre d'éditeurs : "Jusqu’à présent, on a plutôt vu sur mobile des jeux qui existaient ailleurs, des jeux PC-consoles, des jeux de société, etc… qui ne tirent pas toujours partie des spécificités du téléphone portable [...]. Si les éditeurs tirent partie de ces fonctionnalités et proposent quelque chose de vraiment nouveau à nos utilisateurs, je pense que le jeu sur mobile est promis à un bel avenir." Cette position sur laquelle se retrouvent nos trois interlocuteurs a le mérite de trancher un peu avec le discours fréquemment tenu par les éditeurs selon lequel les difficultés du jeu mobile à vraiment prendre son essor seraient souvent et surtout imputables à des blocages en fin de chaîne.

En France, les rapports entre éditeurs et opérateurs demeurent néanmoins très bons. On remarque que les premiers montrent beaucoup moins de velléités à distribuer eux-mêmes leurs produits que dans bon nombre de pays. Les plus gros ont conclu des accords avec les trois opérateurs et ne semblent pas prêts à se lancer comme ils l'ont fait ailleurs dans le D2C, le "direct to consumer". Gameloft par exemple qui a lancé sa propre plate-forme de téléchargement, ne l'a pas rendu accessible depuis la France. Les opérateurs en sont convaincus, l'avenir de la distribution passera par eux. La concurrence la moins bien accueillie est celle de plates-formes de téléchargement multi-éditeurs indépendantes qui proposent leurs services sur le net. Services que les opérateurs jugent souvent moins fiables que les leurs. Certaines de ces plates-formes proposent déjà des jeux gratuits financés par la publicité. Et les opérateurs commencent à réfléchir de leur côté à adapter ce type d'offre : Orange mène en ce moment des tests sur un parc restreint de terminaux haut de gamme, mais à titre indicatif seulement.

On retiendra de ces entretiens que l'avenir du jeu mobile, les opérateurs le voient radieux et pas qu'à long terme. Notamment grâce aux innovations technologiques qui profitent à tous les niveaux de la chaîne : les constructeurs de téléphones qui se préoccupent de plus en plus de rendre leurs appareils compatibles avec le désir de jeu, les éditeurs qui livrent des titres de plus en plus performants notamment avec l'arrivée des premiers jeux 3D, et enfin les opérateurs eux-mêmes selon lesquels la connexion internet devrait se démocratiser et se perfectionner afin de permettre par exemple l'expansion du multijoueur. Dès la mi-2007 vraisemblablement même si la vraie question semble être : y a t-il une vraie demande de la part des consommateurs ?

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